Instance participative de la jeunesse : « La proposition de notre groupe aboutit enfin »
Intervenant au sujet de la création d’une instance participative de la jeunesse, Élodie Bourrel a réaffirmé le soutien de notre groupe aux initiatives visant à encourager l’engagement des jeunes, tout en alertant sur la nécessité d’une évaluation suivie.
L’élue landaise a rappelé que cette initiative faisait suite à une motion portée par notre groupe. Pour en assurer un bon fonctionnement, elle a proposé que son organisation puisse être améliorée au fil de l’eau grâce à un comité de suivi, pour favoriser réellement l’engagement des jeunes. Cet amendement a été adopté par le Conseil régional.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention d’Élodie Bourrel en séance (seul le prononcé fait foi) :
Monsieur le Président, mes chers collègues.
Avant de commencer, j’aimerais vous dire que c’est un grand honneur pour moi de succéder à Geneviève DARRIEUSSECQ au sein de cette Assemblée.
J’interviens aujourd’hui, au sujet d’une délibération intitulée « démocratie, jeunesse et citoyenneté », autant dire que le programme semble vaste, peut-être un peu trop d’ailleurs. On nous demande ici de voter pour 2 sujets bien différents : la convention relative à la démocratie scolaire et la création d’une instance participative de la jeunesse. Certes, les 2 sujets concernent l’engagement des jeunes, mais je ne crois pas qu’il soit coutume de regrouper des rapports au seul motif qu’ils abordent le même sujet. Bref.
M. LE PRESIDENT. – Si vous voulez bien laisser l’Exécutif et l’Administration de la Région choisir au moment où vous arrivez, ce serait plus sympa.
Mme BOURREL. – Je me doutais, qu’au vu de ma nouveauté et de ma jeunesse, vous alliez avoir ce genre de réflexions, mais peu importe, ce n’est pas le sujet.
Je vais intervenir plus particulièrement sur la création de l’instance participative. Vous le savez Monsieur le Président, sûrement mieux que moi puisque je ne siégeais pas encore, mon groupe avait présenté lors de la séance plénière du 13 décembre dernier par la voix de Laurence FARRENG une motion intitulée « 2022, année européenne de la jeunesse en Nouvelle-Aquitaine ». A cette occasion, le Conseil Régional avait majoritairement approuvé la proposition de créer un Conseil Régional de la Jeunesse dont les modalités auraient été discutées au sein d’un groupe de travail transpartisan. Depuis près d’un an, cet espace d’échange ne s’est pourtant pas tenu.
Dans le texte qui nous est soumis, il n’est d’ailleurs fait état d’aucune concertation. Certes, dans les différents échanges que nous avons eus depuis, notamment en Commission et aujourd’hui, nous avons été en partie rassurés car nous avons appris que des jeunes et des associations avaient bien été consultés. Si les jeunes ont été consultés que lors d’un festival, cela me semble assez limité, tout de moins. Nous aurions, néanmoins, aimé que cette concertation se fasse de manière plus formalisée et qu’elle inclut les élus régionaux dans leur pluralité. Nous vous aurions fait part à cette occasion d’un certain nombre d’interrogations que soulèvent les modalités proposées. J’en citerai 3.
D’une part, les modalités de désignation au sein des différents Collèges. Nous ne sommes absolument pas opposés au tirage au sort, mais celui-ci, pour être opérant, doit être effectué de la manière la plus large possible. Or, vous souhaitez, a priori, le restreindre, non pas aux volontaires mais uniquement aux lycéens déjà élus, ce qui ne change en rien le problème de jeunes qui viendraient de classe, voilà, puisque, a priori, ceux qui sont déjà élus sont déjà intéressés et sont les mêmes que l’on cible, donc le tirage au sort semble un peu limité.
Monsieur NEMBRINI a dit plusieurs fois en Commission que vous vouliez éviter l’entresoi. Cela risque pourtant de générer l’inverse. S’agissant du Collège des jeunes actifs, je ne vois pas bien ce que signifie une désignation après travail en partenariat avec les missions locales dans un objectif d’inclusion. Est-ce à dire que tout jeune qui n’est pas dans le radar des missions locales ne serait être associé aux instances régionales ? Quels seront les critères de désignation retenus ? Nous ne savons pas.
Autre faiblesse du rapport à notre sens, l’absence de précisions quant aux moyens alloués aux missions. Il est par exemple dit que les jeunes pourront réaliser eux-mêmes certains projets, c’est-à-dire quels types de projets et avec quel budget ? Sur le rôle consultatif, non plus, les concours ne sont pas précisés.
Enfin, l’annexe mentionne des thématiques prioritaires qui nous semblent incomplètes. Quid du sujet de l’insertion professionnelle, par exemple ? Surtout au vu de la tranche d’âge
qui est proposée, 15-30 ans. Toutes ces questions nous ont conduits à nous interroger sur
notre vote. Malgré notre pleine adhésion, évidemment, aux principes de cette instance. Vous le savez, nous avions envisagé de défendre l’idée d’une réécriture de l’annexe présentée dans le rapport, mais nous ne souhaitons pas que le lancement de cette instance soit repoussé.
Nous sommes aussi très lucides quant au fait que nous ne détenons pas la vérité absolue sur ces modalités. Nous sommes ainsi tombés d’accord sur l’idée que la meilleure option était certainement de soumettre ce mode de fonctionnement à l’épreuve des faits. C’est donc le sens de l’amendement, tel qu’il vous est proposé aujourd’hui, mettre en place un Comité de suivi composé d’élus régionaux qui aura la charge de questionner l’efficacité du mode de désignation, du rôle de l’organisation et du fonctionnement de cette instance participative de la jeunesse afin que nous puissions, au fil de l’eau et sans attendre le terme de la mandature, procéder aux ajustements qui nous paraîtront utiles.
Sous réserve de l’adoption de notre amendement, nous voterons pour cette délibération.
Je voudrais juste ajouter puisque la jeunesse est un fil rouge de la Région, comme vous l’avez dit précédemment, je voudrais quand même revenir sur l’apprentissage, tout à l’heure, et vous dire que les choses ont beaucoup évolué en 15 ans et qu’il y a 10 ans, trouver une alternance post bac, c’était très difficile. Effectivement, seuls les grands Groupes et les sociétés urbaines pouvaient se le permettre et que seuls les jeunes qui avaient un réseau ou des gens sympas dans la famille pouvaient réussir à trouver des alternances. Aujourd’hui, grâce aux aides de l’État, moi, en tant que chef d’une TPE dans une zone ZRR, donc une vraie zone rurale, j’ai pu donner la chance à un jeune de Mimizan d’un milieu populaire de pouvoir intégrer un master dans une grande école. Cela lui a permis de pouvoir être financé. Il n’aurait pas pu faire cette école, s’il n’avait pas été en alternance. Je voulais faire ce point là-dessus, parce que je trouvais que l’on a un peu survolé le sujet tout à l’heure. Et il n’y a pas que le financement de l’État, mais les OPCO financent bien la partie formation, et c’est bien la taxe d’apprentissage qui la finance, donc les entreprises participent encore au financement des apprentis.