« Un contexte national qui invite à l’optimisme ! »
En guise de propos liminaire à la séance plénière du 7 février 2022, Geneviève Darrieussecq a prononcé un discours incitant à regarder l’avenir avec optimisme.
Une croissance de 7%, un million d’entreprises et 650 000 emplois créés, 718 000 contrats d’apprentissage signés… Bref, tant d’indicateurs économiques qui, malgré les incertitudes qui demeurent en raison du contexte mondial, nous invitent à refuser le tableau pessimiste et sombre que voudraient dresser certains.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Geneviève Darrieussecq en séance (seul le prononcé fait foi) :
Merci Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Je veux m’associer à votre hommage à Jo LABAZÉE. Je l’ai connu, alors moi dans l’opposition, lui Vice-Président, mais j’avoue que j’ai toujours connu un homme souriant, affable, très investi dans sa mission. Un collègue sympathique avec qui il était agréable de travailler, et nous le regrettons, tous.
Monsieur le Président, je voudrais en intervention liminaire, avant d’aborder ce budget, vous dire un mot quand même sur le contexte socioéconomique actuel parce que je sais bien que la sinistrose est galvanisée par les campagnes électorales où tout le monde pense que tout va mal dans ce pays et que rien ne fonctionne, et d’ailleurs il donnerait peut-être le sentiment aux Français qu’il faudrait changer de pays, mais je veux quand même que l’on sorte de ce débat en ayant les idées claires.
Nous sortons d’une situation sanitaire absolument inédite, en tout cas, dans ce siècle, et un contexte qui a, qui aurait pu essorer complètement notre pays. D’abord, bien sûr, il faut saluer les Français qui ont tous largement participé à faire en sorte que nous passions ce cap sanitaire et qui participent largement au rebond que connaît la France aujourd’hui. Je parle des Français, je parle des entrepreneurs. Une croissance à 7 % en 2021, ce n’est quand même pas négligeable. On ne peut pas dire que nous soyons dans un pays sinistré, un pays qui est en rebond et qui est un des pays les plus en rebond de la zone européenne. Un chiffre que l’on a parfois tendance à normaliser comme étant un simple rattrapage mécanique, mais cela n’a rien de mécanique. Nous avons retrouvé rapidement, très rapidement, notre niveau d’activité d’avant-crise, et je crois que c’est bien la conséquence de deux politiques majeures, celle du soutien massif aux entreprises et à l’emploi pendant cette crise, communément appelé le « quoi qu’il en coûte », et celle du plan de relance de 100 Mrds€, dont, d’ores et déjà, 72 Mrds€ ont été engagés fin 2021.
Parmi les autres indicateurs qui nous intéressent nous pourrions aussi mentionner quand même pour dire que si tout ne va pas bien, tout ne va pas mal, loin de là, le million d’entreprises créées en 2021, les près de 650 000 emplois créés avec une chute du taux de chômage historique, et des chiffres records dans l’apprentissage en France. 718 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2021, soit une hausse spectaculaire de 37 % après une première hausse de 42 % l’année précédente. Je veux rappeler ici qu’il y avait moins de 300 000 apprentis en 2017, que ces apprentis, 66 % d’entre eux effectuent leur apprentissage dans des PME et des TPE de moins de 50 salariés. Pour répondre d’ailleurs à la phrase, page 87 de votre document budgétaire qui dit « qu’il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre d’apprentis dans notre région », c’est faux puisque le bilan publié par le Ministère du travail montre que pour notre région, c’est très précisément 57 979 contrats d’apprentissage signés en 2021 ; ce qui est tout à fait remarquable, puisque bien sûr, ces jeunes ou ces moins jeunes d’ailleurs, parce que l’on peut être apprenti à d’autres âges que des âges de jeunesse, trouvent des emplois très rapidement. 65 % sont en emploi dès la fin de leur apprentissage. Je crois que cette hausse, ces faits sont vraiment le fruit de réformes menées par le gouvernement en 2018 qui a libéré l’apprentissage à la fois en termes de conditions d’entrée et d’offres de formation.
Cette bonne santé économique et cette bonne santé de l’emploi sont, bien sûr – je le redis – liées à l’action massive de l’Etat aux dispositions prises par le gouvernement, et bien sûr, aux Régions et au rôle déterminant qu’ont joué toutes les Régions pendant la crise au sein de leurs compétences. Bien sûr, le contexte est encore mouvant avec des incertitudes au niveau sanitaire, des fragilités dans certains secteurs économiques que nous devons continuer d’accompagner, des problèmes de rupture d’approvisionnement en matériaux qui fragilisent des secteurs économiques, des difficultés au recrutement pour les entreprises, l’augmentation des prix de l’énergie qui a contraint le gouvernement à prendre des mesures fortes pour les entreprises et pour les particuliers.
Mais vraiment, la situation générale nous autorise – je crois – à la confiance et à l’optimisme, et nous indique un chemin pour ce budget que vous allez nous présenter, le budget régional, accompagner la relance, peut-être saisir une part des 4 Mrds€ d’investissements étrangers en facilitant des implantations en Nouvelle-Aquitaine, participer à l’effort de retour à la souveraineté nationale et européenne dans des domaines stratégiques, investir massivement pour la jeunesse, pour la transition énergétique, la cohésion et le développement de nos territoires. Mais nous verrons tout cela avec l’analyse des budgets, et je reprendrai la parole sur ce budget.
Un mot pour terminer. Pour la LGV, vous nous présentez une délibération qui est importante tout simplement parce qu’il faut franchir cette étape, et il faut la franchir afin que ce projet puisse continuer de se dérouler et puisse aboutir, tout simplement. Nous aurons toujours les détracteurs du projet. Nous aurons toujours les personnes favorables au projet. Je crois néanmoins que dans le contexte que je viens de décrire, dans le contexte que nous imposent les contraintes environnementales, dont parle beaucoup le groupe Europe Ecologie Les Verts, nous devons bien sûr être très proactifs dans ce projet de la LGV. Les TER – si je me souviens bien – chaque jour, ce sont 65 000 passagers. Même si nous arrivions à multiplier par deux, nous serions heureux, mais nous n’arriverons pas à multiplier par deux si nous restons dans ces conditions de structures ferroviaires. Nous le savons tous, et je crois que nous avons véritablement besoin de nous engager dans ce projet structurant.
Je dois dire que la présentation de ce projet pose un problème, quand même, démocratique interne. La Commission Transport n’a pas été alertée. Je pense que c’est un peu dommageable au niveau de cette Collectivité qui aurait véritablement besoin que les Commissions s’emparent des sujets, soient informées, quitte à faire une Commission supplémentaire. Avec les visios, nous ne sommes pas contraints aux déplacements et nous pouvons régler les problèmes plus facilement. Je vous alerte quand même, Monsieur le Président, sur ces fonctionnements que nous trouvons un peu préjudiciables pour la démocratie dans notre Collectivité.
Je ne reviens pas sur tous les autres sujets qui ont été abordés. Nous sentons bien que nous sommes en campagne électorale, tous, que bien sûr, chacun avancera ses pions. Chacun avancera dans son couloir, mais la note que je voulais donner, c’est que notre pays ne va pas si mal que cela. Il y a beaucoup de domaines, effectivement, de fragilités. Il y a des personnes pauvres. Il y a des personnes que nous devons soutenir et elles ont été soutenues et nous continuerons de les soutenir. Il y a des secteurs en difficulté. Le secteur sanitaire en est un. Bien sûr, nous avons un vrai travail non seulement de soutien, mais de réorganisation, de reconstruction de notre système sanitaire et social.
Quant à ce qui a été dit sur la prise en charge des personnes âgées, je suis moi aussi complètement révulsée par ce que j’ai pu lire, entendre, mais je suis inquiète quand même, parce que ce qui se passe là, ne se passe pas forcément uniquement dans la structure dont nous avons parlé. Je crois qu’il faut que nous soyons très humbles vis-à-vis de tout cela. Il peut y avoir des sujets de maltraitance de ces personnes très vulnérables, y compris dans des structures publiques. Il faut que nous mettions des garde-fous à tous les niveaux – vous l’avez dit Monsieur le Président – en alertant les élus locaux, enfin en alertant, en étant à leurs côtés. Le rôle de la Région, là, est un rôle primordial – il me semble – pour travailler sur la formation, sur l’attractivité des métiers et sur une formation continue qui paraît tout à fait essentielle, parce que prendre en charge ces publics ne s’invente pas. Ce sont des vrais métiers avec une particularité tout à fait singulière dont nous devons nous emparer davantage.
Voilà les points que je voulais mettre en avant et en tous les cas, j’aimerais qu’il y ait un peu dans cette assemblée, un petit vent d’optimisme qui souffle.