« Si l’on veut faire de nos lycées des établissements autosuffisants, la géothermie ne le permettra pas seule, il faudra diversifier !»
Intervenant sur le Programme Prévisionnel des Investissements (PPI) des lycées, Christelle Lapouge a interrogé l’exécutif sur la pression démographique concernant les futurs projets et sur la possibilité d’une plus grande diversité des approvisionnements.
L’élue a rappelé que la géothermie seule ne sera pas suffisante, d’autant que cela ne peut concerner tous les territoires. Il apparait donc pertinent d’avoir une politique de développement du photovoltaïque plus marquée.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Christelle Lapouge en séance (seul le prononcé fait foi) :
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, mes chers collègues, j’interviendrai dans un premier temps sur le PPI 2, puis par la suite, sur la délibération n°5 dans cette même intervention, me permettant ainsi de m’attarder sur les lycées et sur l’aménagement du territoire, sujet filigrane, vous l’aurez compris, de notre groupe sur cette séance plénière.
Sur le PPI2, notre groupe le votera bien évidemment. Il s’agit là d’une délibération importante pour notre collectivité et bien évidemment, nous partageons vos ambitions d’investissements pour nos lycées. C’est le rôle du Conseil régional et nous devons reconnaître qu’au niveau budgétaire, le compte y est, avec plus 1,3 Md€, c’est même plus que le premier plan. Nous devons espérons néanmoins que vous arriverez à déployer ce plan avec le rythme annoncé de 250 M€ par an et cela, alors même que le PPI1 n’a pas vu la fin.
Sur les projets phares de ce PPI, la géothermie est à l’avant-garde et nous avons bien compris que vous en faites la promotion depuis la rentrée. Nous en sommes entièrement d’accord, il y a une alternative très intéressante. En revanche, quid du Limousin où la géothermie n’est pas éligible pour une majorité d’établissements. Sur ce plan-là, nous aurions peut-être préféré une plus grande diversité des approvisionnements. Les lycées ont souvent des surfaces importantes en termes de bâtiments et il ne nous aurait pas paru absurde d’avoir une politique de développement de photovoltaïque plus marquée. D’ailleurs, le terme n’a même pas été évoqué dans la délibération. Je ne l’ai vu mentionné aucune fois. Nous avons aujourd’hui des filières françaises en la matière que nous aurions soutenues fortement par ces investissements. En Occitanie, ce sont 120 000 m2 de photovoltaïque déployé en complément de la géothermie. Si on veut parvenir à faire de nos lycées des établissements autosuffisants, la géothermie ne le permettra pas seul. Il faudra diversifier.
Vous évoquiez 65 établissements équipés en solaire dans la presse, récemment, c’est seulement un peu plus de 20% de nos établissements. Néanmoins, comme toute politique d’investissement, l’horizon est lointain pour constater des effets immédiats, probants sur la consommation énergétique des lycées.
Je n’avais pas pu intervenir lors de la présentation de la DGF 2023, lors de la dernière séance plénière, mais je pense que la Région ne doit pas non plus négliger des mesures d’urgence, plus court-termistes qui auraient aussi permis de limiter la hausse des dépenses de fluides. Nous sommes restés un peu sur notre faim, alors que d’autres régions ont été plus volontaristes en la matière. Je pense par exemple à la Région AURA, avec un déploiement rapide d’ampoules LED dans les lycées et un effet immédiat sur la consommation qui est de – 15%. Notre groupe vous a alertés d’ailleurs par courrier à ce sujet, pour connaître le détail des dépenses par fluides, mais peut-être qu’il serait aussi utile que nous sachions comment vous assurez le suivi de ces dépenses pour les établissements. Lors de la dernière commission, M. NEMBRINI, vous avez indiqué que les lycées étaient un formidable outil d’aménagement du territoire et vous avez raison. J’en viens donc à ce second point de mon intervention sur la création des deux prochains établissements publics d’enseignement qui sont le lycée du Barp et de Créon. Un bel outil que ne connaîtront malheureusement pas les Créonnais cette année. Nous avons été très surpris par ces annonces et les élus et acteurs locaux, émus aussi. Rien ne présageait ce retard d’ouverture. Vous avez expliqué, voire même un peu minimisé la chose, que ce soit dans vos présentations ou dans la presse.
Vos avancez la capacité du lycée François Mauriac à assurer l’accueil une nouvelle fois cette année. Malheureusement, on le sait trop bien, le
quotidien de ces élèves n’est pas de tout repos, notamment au niveau des transports et je n’ai cessé de vous alerter par courrier sur ces dysfonctionnements de cette nature sur mon territoire. Alors, je profite de mon intervention pour vous demander aussi de porter réellement une attention particulière pour ces élèves. Puis, ce sont des familles qui restent de nouveau dans le flou sur les nombreuses questions, concernant le retour par la suite de leurs enfants dans le lycée de Créon, par exemple. Comment leur seront données toutes ces informations ? Qu’est-il prévu ? Pour preuve, encore ce matin, la mairie de Camblanes et Meymac vous interpelle, en vous demandant une réunion d’urgence, avec l’ensemble des maires du territoire concernés par la carte scolaire, afin d’envisager toutes les conséquences de ce report. Nous demandons vraiment qu’un point d’étape en commission soit fait sur l’avancée des travaux de manière précise, de manière aussi à ce que nous soyons informés.
Enfin, quels sont les futurs projets des lycées ? Sur ce point-là, en Gironde, la pression démographique se fait de plus en plus sentir sur certains territoires. Vous venez de le rappeler : le secteur de La Brède est en tension, mais nous avons aussi été alertés sur le secteur du lycée Fernand Daguin de Mérignac. Cet établissement est saturé, tout comme les établissements d’Andernos, Saint-Médard-en-Jalles et Pessac. Sur la Métropole, ce sont deux communes qui sont fortement impactées sur un vide d’établissement. C’est donc, comme vous l’avez précisé tout à l’heure, Martignas-sur-Jalle et Saint-Jean d’Illac, avec, à nouveau, des problématiques de transport pour les jeunes. Alors, vous avez interpellé mon collègue, Fabien ROBERT, qui pourra d’ailleurs vous le confirmer. On a quand même des éléments sur justement les possibilités de faire des lycées. Nous avons été alertés par les élus de ce territoire : vos annonces dans la presse sont un premier pas, nous le reconnaissons, mais quelles sont vos réelles intentions en la matière ? Enfin, cette ,délibération est aussi l’occasion de parler jeunesse. Nos jeunes sont les premiers concernés par cette politique régionale, cela va sans dire. Ils auront bientôt l’occasion de pouvoir s’exprimer à travers une instance de participation. Notre groupe a hâte de voir ses travaux commencer. L’appel à candidatures a été lancé assez récemment, avez-vous déjà des premiers retours ? La mobilisation est-elle au rendez-vous à ce stade ?
Je vous remercie