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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Revitalisation des centres-bourgs : « Aller encore plus loin »

Intervenant sur la politique de revitalisation des centres-bourgs de la Région, Bastien Marchive a appelé à aller encore plus loin que le simple soutien en ingénierie.

La Région, dans le cadre de sa politique de revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, a mis un accent fort sur l’accompagnement des études. C’est une étape certes nécessaire pour amorcer la revitalisation mais insuffisante pour passer de l’ingénierie de projet à l’intervention opérationnelle.

Aussi, l’élu niortais a plaidé pour que la Région ne se limite pas à soutenir des comités de pilotage mais veille aussi à financer les projets eux-mêmes.


Retrouvez l’intervention de Bastien Marchive en séance (seul le prononcé fait foi) :

Chers collègues,

En mars dernier, une enquête IFOP a mis en exergue le fait que 92 % des Français estiment qu’il est bon de vivre à la campagne. Une bonne nouvelle pour la ruralité et 20 points de plus qu’en 2018, dans un contexte sanitaire favorable aux grands espaces et à la distanciation sociale.

Pourtant, nos unités urbaines n’ont jamais été aussi peuplées et accueillent aujourd’hui trois Français sur quatre, d’après l’INSEE. Loin de l’exode rural nous avons tous tiré les conséquences de ce paradoxe : dévitalisation des centres bourgs, fermetures d’écoles, éloignement des services publics, suppression de lignes ferroviaires, dégradation d’infrastructures routières, fermetures de commerce, et j’en passe. Tout cela a eu raison de cette envie de nature des Français et depuis un moment.

Lorsqu’est arrivé le programme « Petites villes de demain », n’en déplaise à certains dans cette Assemblée, faisant écho à sa grande sœur « Actions cœur de ville » qui venait elle-même au secours des villes moyennes, on a commencé à entrevoir une lueur d’espoir pour ces centres bourgs des communes d’équilibre qui contribuent à maintenir l’activité dans nos campagnes. On ne pouvait ainsi que saluer la résonance et la complémentarité faite à ce dispositif « Petites villes de demain » par les conventions cadres qui nous sont ici proposées dans le but de contribuer à la revitalisation de nos centres bourgs, le fruit d’un travail partenarial contribuant à l’’équité entre les territoires sur la base de projets élaborés par les élus locaux et qui tient compte des spécificités territoriales pour aboutir à des projets d’aménagement structurants.

La démarche est à saluer. Nous y apportons notre soutien et nous voterons, pour cette raison, cette délibération. Cette démarche concerne 36 communes qui ont été retenues suite à un appel à manifestation d’intérêt. Bien que nouveau dans cette Assemblée, j’ai ouï dire qu’en 2019 au moment de développer ces conventions d’accompagnement, vous aviez ciblé 70 à 90 centralités pouvant être soutenues par la Région. Pourquoi donc, seulement 36 ? Est-ce qu’il y a eu des arbitrages régionaux ? J’en doute, ce serait une position assez difficilement compréhensible. Est-ce que certaines d’entre elles n’ont pas souhaité y concourir ? Ce serait alors étonnant, mais permettez-moi d’envisager cette hypothèse puisqu’en effet, s’il y en a qui sont fort émis dans ces conventions sur l’accompagnement aux études, avec des recrutements conjoints de chargés de missions et les collectivités locales, une étape précieuse et nécessaire pour amorcer la revitalisation, mais insuffisante pour passer de l’ingénierie de projets à l’intervention opérationnelle. S’il est bien inscrit dans ces conventions, comme l’a indiqué également Madame ROUEDE, qu’il y a une possibilité d’attribuer – je cite – « des subventions individualisées pour des opérations relatives aux axes stratégiques opérationnels », il est aussi mentionné que la Région se tient au sein du Comité de pilotage des projets aux côtés des opérateurs et financeurs potentiels. Aux côtés, et non avec. Est-ce à dire que financièrement ces opérations ne seront pas encouragées concrètement par la Région ? Cette position, semble-t-il, n’est pas celle que vous évoquez, alors dans ce cas, quel soutien apporterons-nous concrètement pour la réalisation de ces opérations ? Quelles enveloppes financières y seront dédiées ?

Il y a là, une certaine incertitude et une certaine discrétionnarité que l’on devine, ce qui, à mon sens, est dommage. Pourquoi pas un vrai soutien avec une enveloppe et un budget dédié, visible, lisible pour les collectivités qui permet à chacune d’entre elles de se positionner et de candidater lors des appels à manifestation d’intérêt, ce qui n’a, manifestement, pas été le cas.

Plus qu’une résonance aux 3 Mrds€ consacrés par « Petites villes de demain », n’en déplaise à Madame BOULMIER, ce serait alors une amorce concrète de la ruralité retrouvée à laquelle aspire la majorité des Néo-aquitains.

Je vous l’ai dit, nous voterons pour cette délibération, sachant que Pascale REQUENNA, qui est ici concernée comme Présidente d’une EPCI, ne prendra pas part au vote.