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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

« Face au changement climatique, les moyens pour le tourisme ne sont pas à la hauteur des ambitions »

Intervenant sur la modification d’un règlement d’intervention pour le tourisme, Christian Devèze s’est inquiété des faibles moyens proposés. Pourtant, notre groupe en partage l’ambition majeure : oui, le secteur du tourisme doit s’adapter plus vite aux effets du dérèglement climatique !

L’élu basque s’est étonné de l’écart entre le diagnostic présenté par l’exécutif régional, qui fait apparaître – à juste titre – l’adaptation aux changements climatiques comme une absolue priorité, et le peu de moyens qui y sont alloués dans ce règlement d’intervention. Il a appelé à une réflexion globale sur les politiques publiques régionales en faveur du tourisme afin qu’elles prennent mieux en compte cet enjeu central.


Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Christian Devèze en séance (seul le prononcé fait foi) :

Je vais essayer effectivement de contenir mon propos dans ce délai.
Madame la Présidente, mes chers collègues. En vérité, je ne sais pas quoi trop vous dire. Je suis un peu partagé, d’un côté, je suis assez d’accord avec un nombre d’éléments que vous mettez en avant, concernant cette stratégie régionale telle que vous la dessinez, pour autant, d’un autre côté, je ne suis pas tellement convaincu par les moyens que vous proposez, et surtout, je suis dubitatif quant à la capacité d’atteindre les objectifs fixés. Je m’explique. Dans la synthèse de la délibération que vous venez d’exposer, je cite : « ces modifications du règlement d’intervention ont vocation à répondre aux enjeux et aux défis que le secteur du tourisme doit relever : recrutement de saisonniers et logements saisonniers, accompagnement des entreprises touristiques, sur les transitions et la gestion de crise, sensibilisation des professionnels à ces enjeux. ». Sachant que, s’agissant de la transition et de la gestion de crise, je comprends, grâce à l’articulation de vos paragraphes, que vous faites, bien évidemment, directement allusion aux événements climatiques survenus lors de la saison estivale et à ses conséquences. Evidemment, sur ces 2 constats que vous présentez comme à l’origine de cette délibération, nous sommes en total accord avec vous.
Il est toutefois nécessaire que notre Région déploie davantage de moyens pour l’accueil des saisonniers et que ce secteur touristique soit en mesure d’amortir les effets dus au dérèglement climatique, à la fois dans la gestion de crise et dans l’adaptation au changement. Par contre, si on regarde le règlement d’intervention annexé, on voit mal comment ce nouvel appel à projets entend y parvenir réellement. Je reste sur ces 2 objectifs prioritaires.
Premièrement, sur l’accueil et l’hébergement des saisonniers, un seul type d’actions y fait référence. Une réflexion portant sur une politique en faveur de l’emploi de la saisonnalité, de la pluriactivité, dans le cadre de laquelle, seul l’accompagnement par un prestataire extérieur, stratégie émergeante de projets structurants sur le logement saisonnier, pourrait être soutenu financièrement à hauteur de 10 K€ maximum. Deuxièmement, sur la transition écologique, je ne vois rien d’autre que la possibilité d’élaborer un diagnostic environnemental dans le cadre duquel, cette fois encore, le recours à un prestataire extérieur pourra être subventionné à hauteur de 5 K€ maximum. Je ne vois rien sur la gestion de crise, à proprement parler, ni même sur l’adaptation au changement climatique. Quant aux moyens, ils ne sont pas beaucoup plus rassurants puisque l’on passe d’une enveloppe de 1,3 Millions d’euros pour le précédent dispositif, nouvelle organisation touristique des territoires, et à une enveloppe de 1,1 Millions d’euros pour celui-ci. Je ne sais pas ce que vous allez me répondre que vous prévoyez de faire, des économies d’échelle en regroupant des territoires, soit. Vous auriez aussi pu très bien, enveloppe constante, augmenter vos ambitions tout en réalisant les économies d’échelle. Je sais très bien qu’il existe d’autres dispositifs en parallèle et que celui ci n’a pas vocation à répondre à toutes les problématiques posées au secteur touristique, mais à compter du moment où vous jugez que le principal enjeu est de parvenir à un tourisme durable