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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

« Nous avons besoin de visibilité sur les futurs lycées créés »

À l’occasion du vote de la dotation globale de fonctionnement des lycées, Christelle Lapouge a appelé la Région à remettre à plat la cartographie des projets de création des établissements pour assurer l’équité entre les territoires.

« Quels sont les projets ? Est-ce que La Brède en Gironde aura un lycée ? Qu’en est-il du Médoc ? » a interrogé la conseillère régionale qui a rappelé qu’un début de mandat devait aussi être l’occasion de faire le point sur les projets en cours.

D’autant que la Région, dans son rôle d’aménagement du territoire, doit intégrer cette donnée : les lycées sont moteurs pour leurs territoires, à plusieurs niveaux. Il est donc de la responsabilité des élus de s’adapter et même d’anticiper les dynamiques démographiques.


Retrouvez l’intervention de Christelle Lapouge en séance (seul le prononcé fait foi) :

M. le Président, mes chers collègues,

Il me revient d’intervenir sur cette délibération pour le groupe Centre et Indépendants. En général, la dotation globale de fonctionnement des lycées ne suscite presque jamais de débat, et les procès-verbaux des séances plénières de la mandature précédente en témoignent. Il s’agit pourtant d’acter un engagement financier important de la Région en faveur des lycées, et de notre jeunesse. Il s’agit aussi d’une compétence que l’on peut qualifier d’historique, pour laquelle les Régions ont maintenant une forte expérience. Mais cette expérience ne doit pas occulter le débat de notre Assemblée sur ce sujet. Il s’agit tout de même de 70 millions d’euros d’engagement, et ce n’est pas rien.

M. le Président, nous souscrivons à la répartition de la DGF que vous proposez, notamment sur le mécanisme d’octroi de la part complémentaire venant en soutien des lycées qui présenteraient un fonds de roulement plus faible. Vous avez bien précisé, M. le Vice-Président, lors de la Commission d’aménagement des territoires, donc au niveau de l’intégration de cette donnée : les lycées restent moteurs pour leur territoire, à plusieurs niveaux.

Vous êtes d’ailleurs, Président, fier du lycée de Felletin, à juste titre. Mais nous, nous posons ici la question : est-ce qu’il va y avoir d’autres Felletin sur le territoire ? Voilà donc une proposition de notre groupe. Nous espérons qu’elle sera entendue, et pourquoi pas, pourra faire l’objet d’une présentation et d’un débat en Commission.

Lors de la Commission qui s’est tenue la semaine dernière, une concertation préalable avec les établissements concernés par une baisse de la DGF était menée, lorsque la situation financière était solide. Nous vous en donnons acte. Il est important que ce dialogue soit bien établi, de manière à anticiper les situations de fragilité de ces établissements.

Cela m’amène à une interrogation, néanmoins, sur l’impact de la Covid sur les lycées, puisque seul le bilan de leur propre compte administratif 2021 nous permettra véritablement de mesurer l’impact de la crise sanitaire sur l’état financier de l’établissement. Je crains que l’année prochaine, les fonds de roulement de beaucoup d’établissements soient épuisés, et que, par voie de conséquence, les investissements futurs soient réduits. Il s’agit là d’une inquiétude que je vous partage parce que, l’année prochaine, le critère de bonne gestion financière des lycées risque de devenir plus difficile à évaluer, et le principe de solidarité entre les établissements que vous défendez sera également plus difficile à préserver.

Par ailleurs, nous sommes en début de mandat, et peut-être qu’il serait opportun – et je vous soumets ici la proposition collective du groupe Centre et Indépendants – de mettre à plat la cartographie de la répartition des établissements sur notre grand territoire. Quels sont les futurs projets de construction ? Est-ce que La Brède en Gironde aura un lycée ? Allons-nous également anticiper la construction d’un lycée en Sud-Médoc ? La démographie a un rythme soutenu en Nouvelle-Aquitaine, et nous devons veiller à ce qu’un équilibre soit trouvé en Gironde. Mais, plus globalement, sur l’ensemble du territoire Néo-Aquitain, la Région, dans son rôle d’aménagement du territoire, doit intégrer cette donnée.

Enfin, en troisième et dernier point de mon intervention, j’ai été très attentive en Commission sur le fait que les Conseils d’administration des lycées étaient les lieux privilégiés d’échange entre la Région et les établissements. Sauf que la nouveauté de ce mandat, c’est bien que nous, Élus de l’opposition, sommes privés d’assister à ces Conseils d’administration. Nous devons débattre de délibérations sur le quotidien de nos jeunes, de nos lycées, dans notre hémicycle, sans avoir un pied sur le terrain.

M. le Président, pourquoi privez-vous les groupes d’opposition de siéger dans ces instances ? Vous avez bien donné la présidence de la Commission des finances à Nicolas FLORIAN, ce dont nous nous félicitons, puisqu’il s’agit là d’un acte démocratique fort. En revanche, nous ne comprenons pas, et nous n’acceptons pas, de ne pouvoir siéger dans les lycées de nos territoires. Ce choix est anti-démocratique et donc inacceptable.

Je souhaite maintenant vous entendre sur les raisons qui vous ont conduit à nous exclure de ces Conseils d’administration dans lesquels nous siégions au cours de la dernière mandature. Vous avez cité d’ailleurs, ce matin, Angela MERKEL en disant : « c’est la démocratie ». M. le Président, je vous demande donc de « faire de l’Angela MERKEL ».

Outre ce débat et les interrogations soulevées, nous voterons bien sûr favorablement cette délibération. Je vous remercie.