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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Notre amendement pour une gouvernance publique de l’eau rejeté !

Lors du débat sur le pacte alimentaire, Fabien Robert a défendu notre amendement visant à affirmer la solidarité de la région avec les agriculteurs et à créer un nouvelle gouvernance publique en ce qui concerne le stockage de l’eau.

Cet amendement a été refusé par la majorité régionale.

Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Fabien Robert en séance (seul le prononcé fait foi) :

Oui. Monsieur le Président, mes chers collègues, il s’agit d’un document important, ce Pacte alimentaire, et nous allons le voter. Nous avons déposé un amendement. Je vais faire une intervention à la fois sur le Pacte et sur l’amendement, si vous me le permettez, Monsieur le Président ; ce sera plus court et plus simple.
Nous avons effectivement souhaité souligner qu’il n’y avait pas d’agriculture sans eau, qu’il n’y avait pas de politique climatique sans une maîtrise de la  consommation d’eau et tous ces éléments qui forment parfois des injonctions contradictoires, notamment pour les agriculteurs, doivent être mêlés dans ce même document. L’usage de l’eau en France, on ne
le répète peut-être pas assez souvent, fait l’objet tout de même d’un vrai circuit démocratique dans les territoires. Beaucoup de structures, de statuts divers et variés, composées d’élus locaux, composées d’usagers, d’associations de protection de l’environnement organisent le prélèvement de la ressource et s’organisent de manière démocratique dans les territoires. Cela n’est pas le cas de toutes les politiques publiques. C’est dans ce cadre démocratique précisément, en lien avec l’État, que s’organise la construction d’équipements, de retenues diverses et variées. C’est ce qui se passe dans notre région et nous avons, je crois, été tous frappés par deux choses : d’abord l’intérêt de ces structures parce qu’elles vont nous permettre de moins prélever à des périodes où les nappes sont sous tension et en même temps nous avons été frappés, alors que l’évidence était là, par la campagne à la fois de désinformation — c’est grave — mais de violence — c’est inqualifiable — notamment à l’égard des forces de l’ordre (60 policiers blessés à Sainte-Soline) qui s’organise autour d’équipements dont la réalisation a été acceptée par la loi. Ils revêtent pour moi un caractère démocratique, je le répète, puisqu’ils sont examinés et décidés dans le cadre de structures qui rassemblent tout le monde. Ils sont autorisés. Ils sont en cours de réalisation et nous avons assisté à des choses profondément choquantes ; je ne qualifierai pas par des mots qui déportent le débat et qui détournent l’attention les gens qui organisent tout cela. Il n’en reste pas moins qu’il y a des actes violents tout à fait condamnables et qu’en attendant, nos agriculteurs souffrent.


Dans les Deux-Sèvres, il y a quelque chose d’assez intéressant ou d’emblématique, c’est que l’on se rend compte que nous avons besoin d’un soutien plus important, je crois, des collectivités locales. Il ne s’agit pas, dans mon esprit, uniquement de parler de carnet de chèques parce que ces projets-là se financent, trouvent leur plan de financement. Il s’agit de mon point de vue d’aller plus loin dans l’engagement de la collectivité publique, car face aux violences, face à la désinformation, les structures se sentent parfois démunies. Je l’ai entendu, je l’ai vu auprès de ceux qui organisent tout cela dans les Deux-Sèvres. Ce qu’ils nous demandent aujourd’hui — ils nous regardent, je crois — c’est d’aller un cran plus loin dans le portage. Ce sont des équipements qui ont un intérêt général dans le cadre d’une politique de l’eau qui devient de plus en plus importante. Le climat change, les températures changent et nous devons, je crois, revoir aussi la gouvernance. Nous le demandons ici depuis longtemps : aller vers un vrai portage public de ces équipements. Ils ne sont pas aujourd’hui privatisés, ils sont portés notamment par des coopératives. L’État joue un rôle déterminant notamment dans la surveillance de ces équipements, mais je crois qu’il faut
s’engager plus fortement, en tout cas c’est la demande que nous vous faisons ici, Monsieur le Président. C’est le sens de l’amendement que nous avons déposé. Je voudrais terminer en vous disant, Monsieur le Président, comme vous le savez, que nous allons devoir, pour quelques-uns, vous quitter à midi pour des obsèques. J’avais annoncé en début de séance que nous allions voter pour le vœu du Parti communiste qui traite peu ou prou de la même question. J’en parle parce que je viens d’assister à un exercice de politique politicienne tout à fait intéressant puisque la motion a été modifiée de peu, uniquement pour ajouter une interpellation du gouvernement. Sans doute pour aider le projet, non en réalité tout simplement pour que nous ne la votions pas. Mon cher collègue communiste, merci pour cet exercice de politique telle qu’elle meurt d’être, comme je l’ai dit dans mon intervention. Sans doute est-ce pour rassembler la Nupes, donc j’imagine que vous allez perdre nos voix, mais en rassembler d’autres. Je suis particulièrement déçu, mais j’examinerai la prochaine fois que vous nous ferez de grands discours sur les agriculteurs qui ne sont pas là pour nous empoisonner — je suis bien d’accord — vos convictions à la lumière de ce que vous venez de faire là aujourd’hui. J’en avais, ceci dit, déjà eu un aperçu quand vous étiez contre la concurrence des TER, mais que vous participiez au groupe de travail monté par le Président. Merci