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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Nos amendements pour augmenter les moyens alloués aux territoires refusés !

Lors du  débat sur le budget primitif, nous avons proposé de donner de vrais moyens financiers à la ruralité et aux quartiers prioritaires de la politique de la ville afin qu’ils ne deviennent pas les parents pauvres de la politique régionale. 

Ces amendements ont été refusés par la majorité régionale !

Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Pascale  Requenna en séance (seul le prononcé fait foi) :

Je vous remercie, Monsieur le Président, mes chers collègues.

Avant d’aborder le pilier trois et l’aménagement du territoire, quelques mots sur des moyens là aussi.
Alors effectivement, pas les mêmes que ceux que l’on vient d’évoquer et pour lesquels nous sommes solidaires de tous les élus dont vient de parler Guillaume GUERIN.
Nous comprenons cette problématique que nous avons d’ailleurs pu voir à la télévision cette semaine.
Je vais regretter d’autres absences de moyens sur ce budget prévisionnel, Monsieur le Président, ce sont les moyens dévolus aux groupes politiques. Alors même que la loi 3DS permet désormais de les augmenter. Pourquoi ce regret et cette déception ? Il ne s’agit aucunement d’une posture ni d’une déception de principe, mais du fait que cela défavorise le travail des groupes politiques dans cet hémicycle. Plusieurs présidents de groupes et élus ont fait cette remarque lors de la dernière commission permanente, force est de constater que nous n’avons pas été entendus. Pourtant, préparation des dossiers, lecture, benchmarking pour les GIA, les commissions, les commissions permanentes ou les séances plénières nécessitent d’avoir des moyens humains pour accompagner les élus que nous sommes et pour permettre que le débat soit riche dans cette assemblée. Alors c’est à la lumière de ces éléments et avec une volonté de participer à une démocratie vivace et vivante que nous regrettons ce choix.

Je vais traduire ce qui se passe aujourd’hui, nous avons eu 12 dossiers substitués l’administration a des contraintes nous pouvons le comprendre, des substitutions qui se font en dehors de toutes règles, et pour lesquelles nous devons quand même répondre.

Et derrière, vous ne nous accordez pas les moyens nécessaires. Et là, alors que nous souhaitons débattre de ce budget, vous nous dites qu’on n’a plus le temps. Alors quand même qu’il y a des règlements qui permettent les prises de parole successives sur le budget 

 

M. LE PRÉSIDENT. – Je n’ai pas dit qu’on n’avait plus le temps, j’ai dit qu’on allait déjeuner. Ne mélangez pas tout quand même.

Mme REQUENNA. – Vous l’avez susurré quand même, Monsieur le Président. Ce regret est d’autant plus important que l’argument économique ne tient pas. On ne peut pas nous dire qu’on veut baisser les dépenses de fonctionnement, c’est la raison pour laquelle on n’augmente pas les moyens des groupes. En effet, et le COVID aura fait quelque chose de bien, la visioconférence a été mise en place et les frais des élus ont baissé de manière substantielle, ce qui aurait pu dégager des fonds pour non pas nous faire plaisir, mais pour financer des collaborateurs et donc créer de l’emploi.


M. LE PRÉSIDENT. – Je croyais qu’il fallait baisser les frais de fonctionnement internes.


Mme REQUENNA. – Monsieur le Président, je vous dis qu’ils ont baissé mécaniquement avec la visio et sur les baisses substantielles qui ont été réalisées, vous auriez eu, si vous en aviez eu la volonté tout loisir de financer quelques postes de collaborateurs.
Parce que ce dont je parle, ça ne va pas chercher très loin. Nous avons eu avec la Vice- Présidente des discussions, nous avions fait part de nos souhaits. Franchement pour notre groupe, un collaborateur en plus…


M. LE PRÉSIDENT. – On avait dit trois minutes, Pascale…


Mme REQUENNA. – Oui, mais Monsieur le Président, vous m’interrogez je vous
réponds.


M. LE PRÉSIDENT. – Chère Pascale, vous voyez…


Mme REQUENNA. – Monsieur le Président, cette absence de volonté quand même globalement, et on en a parlé beaucoup ici ce matin, affecte le bon fonctionnement démocratique de cette assemblée, celui qui devrait prévaloir ici dans notre hémicycle.
À ce sujet, je vous précise que quand nous interrogeons par courrier les services, il serait de bon ton que l’on nous réponde. Je le dis avec moins de véhémence que ce que j’aurais pensé faire, puisque j’ai été interpellée tout à l’heure par une de vos collaboratrices qui s’est excusée de ne pas avoir répondu à un de mes courriers, mais je ne suis pas la seule et dans notre groupe, tous nous avons sollicité des vice-présidents et n’avons jamais reçu de réponse. Donc la démocratie effectivement nous en parlons, mais il faut aussi que
nous nous y tenions.
Sur le sujet de l’aménagement du territoire maintenant..

Monsieur le Président, je termine. Au moment où nous nous engageons sur une nouvelle génération de contrats pour la période 2023/2025, le BP qui nous est présenté est loin de nous satisfaire. Nous considérons qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux. Les crédits sont soit en baisse, soit insuffisants et cela qu’il s’agisse des fonds affectés aux contrats de territoire, à la politique en faveur des quartiers prioritaires de la Ville ou bien encore aux programmes de ruralité. Cela est d’autant plus surprenant et décevant donc que plus que jamais, il importe de faire vivre le dialogue stratégique entre le Région et les territoires.
Plus que jamais, il faut accompagner la résilience et le déploiement de l’attractivité au cœur même de la Nouvelle-Aquitaine. Il faut travailler avec les territoires, et on n’en sent pas une véritable volonté. En tout état de cause, entre les actes et la réalité, il y a pour nous une véritable différence.

Sur les contrats, et bien qu’ayant des divergences de fond, notre groupe a toujours gardé l’espoir d’un sursaut de volontarisme que nous avions traduit par une abstention au mois de mars dernier et non une opposition comme nous l’avions fait sur la première génération de contrats. Force là encore est de constater que la politique contractuelle dans vos choix politiques n’est pas une priorité et finalement les territoires sont les parents
pauvres des politiques régionales. Attention, Monsieur le Président, à ce qu’ils n’en deviennent pas les invisibles

M. LE PRÉSIDENT. – Je vous emmènerai, très chère Pascale, quand nous irons inaugurer à la Souterraine 350 emplois qui sont venus grâce à l’attractivité de la région.
Mme REQUENNA. – Mais je demande moi à en avoir la preuve ! Si vous m’en faites la démonstration, Monsieur le Président, je viendrai.

M. LE PRÉSIDENT. – Jean DIONIS, et comme ça, les interventions démagogiques seront terminées.

Mme REQUENNA. – Je n’ai pas terminé. Je vais aller au bout. Vous m’avez un peu perturbée. J’ai l’intime conviction qu’eu égard à ce que nous avons eu comme délibération sur les contrats de territoire, à ce que nous allons avoir encore ce soir, avec le bilan qui nous a été présenté à la dernière plénière du mois de mars où sur 2844 projets, seuls 1288 ont été financés avec un montant moyen de 18 300 euros, je crains qu’il y ait beaucoup de déçus et entre annonce et réalisation, je pense que la marche sera très haute. Ceci étant, je demande à voir le contraire.
J’ai bien entendu ce matin à plusieurs reprises qu’on abordait les règlements d’intervention, les politiques sectorielles. Sauf que de notre point de vue, la contractualisation doit aller au-delà des politiques sectorielles.

Concernant maintenant les crédits affectés à la ruralité, on fait le même terrible constat. Nous nous étions accordés, Monsieur le Président, ici même, en 2017 pour qu’il y ait deux millions d’affectés en 2017/2018/2019 sur les programmes de ruralité. Des appels à projets ont été lancés, ce fut un succès sur les territoires. Ça on vous l’a dit, et je vous le redis de la même manière, parce qu’il y a des besoins de soins de première nécessité sur nos territoires et la Région y a répondu avec ses appels à projets. Si bien que maintenant, nous avons pour 2023 des inscriptions à hauteur de 100 000 euros en AP, 125 000 en CPAP, ce qui est tout à fait insuffisant, d’autant plus insuffisant que sur la contractualisation nous avons débattu au moins de mars dernier, un volet spécial ruralité que nous avions par ailleurs salué. Donc là encore c’est une grande désillusion pour nous avec un peu le sentiment que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent et que nous restons dans le très classique finalement : Girondins à Paris, Jacobins à Bordeaux. Je vous remercie.