Itinéraires cyclables : « Investir pour favoriser la pratique quotidienne du vélo »
Intervenant au sujet de la participation régionale aux programmes et itinéraires cyclables, Pascale Requenna a plaidé pour que la politique régionale vélo ne se limite pas aux loisirs et au tourisme.
En effet, la crise sanitaire a montré à quel point ce mode de déplacement pouvait être plébiscité par nos concitoyens mais qu’il nécessitait des investissements importants pour que sa pratique continue de s’intensifier.
Il faut, a rappelé l’élue landaise, inventer les vélos du quotidien pour réduire notre dépendance à l’automobile, notamment sur les déplacements domicile-travail, et contribuer à l’amélioration de notre bilan carbone.
Aussi, la conseillère régionale a mentionné plusieurs axes à approfondir : l’intermodalité, la sécurisation des stationnements ou encore l’acquisition, sur laquelle la Région peut agir pour limiter les déséquilibres territoriaux.
Retrouvez l’intervention de Pascale Requenna en séance (seul le prononcé fait foi) :
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Bien entendu, nous voterons favorablement cette délibération.
Elle est pour nous l’occasion de partager avec vous une réflexion plus large sur les politiques publiques vélo. Cette politique, à notre sens, ne doit pas se limiter à l’aspect de loisir et tourisme.
La crise sanitaire nous a montré que ce mode de déplacement avait, aujourd’hui plus que jamais, toute sa place dans les mobilités à soutenir. Sa pratique s’intensifie, s’améliore, et nous sommes convaincus que plus nous investirons dans les infrastructures vélo, plus l’impact sera direct sur la pratique, et plus des solutions en matière de mobilité seront apportée à nos concitoyens.
Nous pensons donc que nous devons ainsi inventer les vélos du quotidien, Ce sera aussi un moyen de répondre à la loi LOM, qui fixe un objectif d’évolution dans la pratique du vélo, permettrait une politique de réduire notre dépendance à l’automobile, notamment sur les déplacements domicile-travail, et qui contribuerait, enfin, à l’amélioration du bilan carbone en Nouvelle-Aquitaine.
Pour cela, bien sûr, plusieurs axes doivent être étudiés, améliorés ou amplifiés. D’abord sur l’intermodalité : même si cela est parfois compliqué, nous devrons aller plus loin sur certaines lignes, à l’instar de ce qui se pratique en Région Centre-Val de Loire, où certains trains peuvent accueillir jusqu’à 83 vélos.
Sur la sécurisation des stationnements également : si nous ne pouvons pas laisser un vélo dans un endroit sécurisé, nous ne nous déplacerons pas par ce moyen-là.
Enfin, une action sera nécessaire sur l’acquisition. Oui, c’est un sujet qui fait débat : l’État a pris sa part, les EPCI, pour certains, ont aussi pris des parts importantes, mais il demeure des déséquilibres territoriaux. Nous avons porté ce sujet pendant la campagne électorale, et je pense sincèrement que la Région peut prendre aussi sa part dans la matière. Favoriser l’acquisition, ce n’est pas un budget immense, et cela peut être très incitatif. Occitanie et la Corse ont notamment franchi le pas en proposant une aide à l’acquisition d’un vélo à assistance électrique.
Enfin, des interrogations également, et des solutions qui peuvent être apportées, en matière d’aménagement du territoire. Les intercommunalités sont peu dotées pour avoir une stratégie directrice en matière de politique vélo. Il y a donc des initiatives qui peuvent être prises, mais il faut que la Région puisse venir en soutien des collectivités infra, et ce, pour une meilleure planification. Il faut à la fois de l’ingénierie et de la maîtrise d’ouvrage. À noter d’ailleurs qu’en Bourgogne-Franche-Comté, les aides aux constructions aux liaisons douces font partie intégrante des contrats de territoire.
Derrière tout cela, une véritable filière économique peut être aussi développée en Nouvelle-Aquitaine. Il y a déjà, d’ailleurs, sur notre territoire, des entreprises vraiment innovantes.
Voilà, Mme la Présidente, chers collègues, je ne serai pas plus longue, nous vous soutiendrons sur ces politiques, et nous pensons donc que nous nous devons de réfléchir pour aller plus loin sur ces sujets. Merci.
Il n’empêche que – ce que je n’ai pas développé dans la présentation de la délibération – dans les deux Comités de pilotage auxquels j’ai participé, si cela peut vous rassurer, au niveau des compteurs, une évolution et une évaluation est en cours aussi bien sur le tourisme que sur les trajets du quotidien. Notamment pour aller au travail.
Ces compteurs sont en place pour certains, sont en train d’être mis en place pour d’autres. L’évaluation a pris un tout petit peu de retard du fait d’une année 2020 compliquée, mais ce sont des choses sur lesquelles les deux comités de pilotage travaillent, avec un rendu très certainement pour 2023.