« Inscrire la route comme un levier de transition écologique »
Intervenant sur une convention de partenariat avec VINCI pour une « autoroute bas carbone », Jean Dionis du Séjour a salué un premier pas timide mais nécessaire vers une activité routière plus vertueuse, et a appelé à des engagements complémentaires.
L’élu agenais a demandé au président du Conseil régional de cesser de diaboliser la route et de l’inscrire enfin, y compris d’un point de vue budgétaire, comme une opportunité vers une transition écologique pragmatique et efficace, conforme aux attentes des citoyens néo-aquitains.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Jean Dionis du Séjour en séance (seul le prononcé fait foi) :
Président, on va se réjouir d’abord de voir le Conseil régional travailler avec les acteurs du monde routier. On va effectivement voter pour cette délibération, mais elle pose quand même des problèmes intéressants. On a l’impression de vous voir sur le chemin de Damas avec cette grande révélation : le réseau routier de demain ne sera plus émetteur de gaz à effet de serre. Alors ça !
Effectivement, c’est cela, la perspective. En 5 ans, la part des véhicules électriques sur le marché de l’automobile a été multipliée par 6,5. Aujourd’hui, cela représente 21,4 % du marché, et cela continue. Cela va être inexorable.
Le Parlement européen vient d’adopter un texte très fort dans le cadre du Green Deal, qui acte la fin de la commercialisation des véhicules thermiques en 2035. Il y a donc une vraie perspective qui est en train de se dessiner pour entrevoir une activité routière plus propre. Aujourd’hui, on est devant cette réalité. Vous avez porté pendant un moment un discours extrêmement clivant, qui était : il faut du transfert modal de la route vers le rail. Bon, le transfert modal de la route vers le rail sera de moins en moins l’alpha et l’omega de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est un changement de perspective.
On a lu cette délibération ; elle est tellement mignonne que l’on va l’encadrer. Par rapport à cela, la question qui est posée – ce n’est pas la délibération qui est bien et que nous allons voter – est : comment travaillez-vous ce changement de perspective ? Comment le travaillez-vous, et par rapport aux choix budgétaires structurants, comment cessez-vous de marginaliser la route, alors que la route est indispensable à la ruralité néo-aquitaine ?
Voilà les questions que l’on a envie de vous poser. Encore une fois, merci de nous répondre sans caricature : il ne s’agit pas de vous demander de basculer tout ce que vous faites sur le rail sur la route. On demande un rééquilibrage, c’est-à-dire ce que font à peu près tous les Conseil régionaux. Est-ce que l’on peut avoir une perspective là-dessus ? Parce qu’effectivement, cette délibération appelle cette réflexion.