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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Filière électronique : « Pourquoi ne pas relier la stratégie régionale à la stratégie européenne ? »

Le Conseil régional examinait lors de cette séance la stratégie régionale pour la filière électronique. Soulignant la dimension absolument stratégique de la filière, Fabien Robert a pointé l’absence de prise en compte du Chips Act, la stratégie européenne pour les semi-conducteurs.

L’élu bordelais a donc porté un amendement proposant de l’y intégrer pour améliorer la feuille de route régionale. Si les termes de l’amendement n’a pas été validés en l’état, le principe de la proposition a été accepté par l’exécutif.


Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Fabien Robert en séance, incluant la défense de l’amendement (seul le prononcé fait foi) :

 

Président, mes chers collègues,

Sur cette feuille de route, je crois que l’on partage tous l’ambition qui est la vôtre. Nous trouvons beaucoup d’objectifs que nous partageons. Il y a, à l’heure où nous nous exprimons, deux usines Renault, l’une à Batilly, 2 700salariés, l’autre à Cléon, 3 300salariés, qui, faute de puces électroniques, ont cessé leur activité.Ces phénomènes de pénurie sont, hélas, habituels parce que nous avons abandonné ce champ majeur de la production. Ces pénuries sont renforcées par la guerre en Ukraine qui se déroule aujourd’hui en Europe.

Ma collègue, Françoise BALLET-BLU, interviendra sur le caractère extrêmement important pour notre indépendance de cette feuille de route, mais je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’il y a, aujourd’hui – vous l’avez dit, Président, dès l’introduction de cette séance – une feuille de route européenne extrêmement ambitieuse. Nous vous proposons un amendement, car nous n’avons pas senti de lien très étroit entre ce que vous proposez ici et cette feuille de route. Les récentes pénuries ont entraîné – comme je l’ai dit – des fermetures d’usines, de la dépendance parce que nous avons besoin de ces outils majeurs que sont les semi-conducteurs. Ce sont des questions de souveraineté, mais ce sont aussi des questions de performance et de transition énergétique. En effet, ces composants sont extrêmement importants pour la transition énergétique, pour la fabrication de toute une série d’objets.

La Commission européenne s’est mobilisée d’une manière tout à fait significative et, contrairement à ce qui est écrit sur la feuille de route, pas simplement sur la recherche et le développement, mais sur le volet productif. Le plan que vous avez évoqué de 42 milliards d’euros, une initiative portée par le Commissaire français, Thierry BRETON – que l’on appelle communément le « Chips Act » – concerne précisément la production.

Je pense que nous aurions intérêt – c’est le sens de l’amendement que nous vous proposons – à modifier notre feuille de route, non pas une nouvelle fois pour dire que l’Europe ne fait pas assez, mais, au contraire, pour dire qu’elle fait, dans ce domaine, et vous préciser que l’Europe privilégie encore fortement le soutien à l’innovation et à la recherche au détriment de la production. Non, c’est l’inverse avec cette feuille de route. Nous vous proposons plutôt d’écrire que si l’Europe privilégiait encore récemment le soutien à la recherche et au développement, le « Chips Act », plan d’investissements de 42 milliards, va permettre, au contraire, de booster la production. C’est le sens de l’amendement que l’on vous propose et qui nous semble être un amendement de bon sens.

Ma collègue, Laurence FARRENG, qui n’est pas là, mais qui était là ce matin, est Députée européenne, appuierait – je suis sûr – en ce sens. Au-delà de cela, cet amendement est l’occasion de dire notre soutien, mais aussi le fait de regretter, encore, que la Région soit dans son couloir – tant mieux. Nous avons cependant un lien étroit à faire avec ce que l’Europe est en train de déployer. Il y a 42 milliards, mais il y a surtout des axes, des orientations très précises, notamment pour se spécialiser sur les semi-conducteurs qui ont une valeur ajoutée très importante et qui sont spécifiques et très importants pour la souveraineté européenne. Je pense que nous aurions intérêt à nous inscrire dans cette feuille de route que vous avez – j’en suis sûr – plutôt que de la réserver aux champs de la recherche et du développement, ce qui n’est plus le cas.

Merci de votre attention.