« Facilitons les coopérations entre l’ESS et l’économie classique »
S’exprimant sur un appel à projets visant à favoriser les coopérations entre structures de l’économie sociale et solidaire, Fabien Robert a salué cette démarche tout en prônant également des coopérations plus ouvertes, et a esquissé quelques pistes pour y parvenir.
En effet, notre groupe est attaché à ce que cette culture de la coopération s’entende de manière large et appelle donc à ouvrir le regard sur les vertus des partenariats entre acteurs de l’ESS et structures de l’économie dite « classique ».
Pour y parvenir, a rappelé l’élu bordelais, la Région peut endosser le rôle de facilitateur, en mettant en relation les acteurs, en encourageant le mécénat de compétences ou en favorisant les consortiums en vue de répondre aux appels d’offres régionaux, par exemple.
Retrouvez l’intervention de Fabien Robert en séance (seul le prononcé fait foi) :
Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, chers collègues,
Vous nous proposez un appel à projets sur l’économie sociale et solidaire qui est assez classique sur sa forme, mais qui est bien construit, qui a une vocation d’accompagnement pas simplement financier – nous le soulignons – et puis qui va au-delà de la phase d’amorçage et qui s’attache aussi à consolider la structuration, la professionnalisation des projets, ce qui, à nos yeux, est essentiel.
Il s’inscrit dans la stratégie en faveur de l’ESS que vous avez arrêtée autour de trois axes : entreprendre, coopérer, innover et en l’occurrence, ici, il s’agit de coopérations, et nous convenons qu’en effet, ces coopérations sont essentielles. Coopérations, certes, coopérations entre structures de l’économie sociale et solidaire, nous voudrions aussi attirer votre attention, sans doute, sur la nécessité de favoriser les coopérations entre entreprises de l’économie sociale et solidaire et entreprises plus traditionnelles ou issues de l’économie traditionnelle.
Nous sommes convaincus, je crois comme vous, qu’il ne faut pas les opposer et nous trouverions intelligent qu’il puisse y avoir des coopérations entre ces deux sphères qui, malheureusement, se regardent parfois en chien de faïence, ou en tout cas, ne collaborent pas assez. Il y a beaucoup d’exemples. Peut-être, il y en a-t-il aussi dans la région, mais j’en ai trouvé quelques-uns à l’extérieur de notre territoire, notamment dans la région parisienne, qui m’ont apparu tout à fait pertinents, par exemple, VINCI et ARES, ces deux entreprises qui ont créé LIVA, une joint-venture sociale qui fournit des prestations logistiques pour les chantiers du bâtiment et vise à l’insertion des personnes en difficultés. SEPTODONT et SIMPLON qui ont créé la première école sociale du numérique dans le Val-de-Marne pour aider les jeunes des quartiers prioritaires.
Donc, on voit bien que, quand une grande entreprise peut s’adosser et travailler avec une unité de l’économie sociale et solidaire, il y a quand même une forme d’accélération dans le respect, bien sûr, des identités de chacun, des objectifs philanthropiques, parfois moins philanthropiques de chacun. Je crois qu’il faudrait vraiment aller vers là. Alors bien sûr, la coopération entre entreprises de l’ESS n’exclut pas la coopération d’une entreprise de l’ESS et une entreprise plus traditionnelle.
Il existe sans doute d’ailleurs d’autres idées pour favoriser cette forme de coopération, comme le développement du mécénat de compétences au profit d’organisations à finalités sociales, en s’appuyant sur des grandes entreprises. Peut-être que le mécénat pourrait aussi être une solution. Ou bien encore, le fait de favoriser les consortiums entre les entreprises classiques et les entreprises de l’ESS en vue de répondre aux appels d’offres. On doit pouvoir là aussi, par la commande publique, encourager ces coopérations de notre point de vue, vertueuses.
Nous allons donc voter pour ce rapport. Nous proposons, Monsieur le Président, un amendement qui est lié effectivement aux critères, où nous avons compris que ces critères étaient non exhaustifs. Nous préfèrerions amender la délibération pour que les critères soient exhaustifs. Il nous paraît important quand même, quand on attribue de l’argent public que notre Assemblée connaisse les critères que les aides puissent être évaluées plutôt que cela reste un peu en l’air, ou à la libre appréciation des services. C’est le sens de l’amendement que nous vous proposons. Il nous paraît pas polémique et au contraire, très constructif et bien sûr, le groupe Centre et Indépendants votera ce rapport.