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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Ecole de la Deuxième Chance : « Offrir des parcours d’accompagnement sans couture ni rupture ! »

Intervenant sur le prolongement du dispositif Ecole de la Deuxième Chance, Elodie Bourrel a interpellé l’exécutif sur les risques de rupture des parcours des jeunes. 

L’élue landaise a également souligné la complémentarité de ce dispositif avec les programmes étatiques analogues qui sont aujourd’hui un franc succès.

Retrouvez l’intégralité de l’intervention d’Elodie Bourrel en séance (seul le prononcé fait foi) : 

Pour notre part, nous saluons la prolongation de ce dispositif qui démontre dans l’ensemble de bons résultats, et qui fut bénéfique pour un grand nombre de
jeunes invisibles et en dehors des radars. Nous nous réjouissons également de l’ouverture prochaine des deux nouvelles écoles de la deuxième chance en Creuse et en Haute-Vienne ; nous espérons que d’autres suivront bientôt.

Nous constatons qu’après avoir été particulièrement critiques envers la politique gouvernementale, vous collaborez de gaieté de cœur avec l’État sur le suivi de cette feuille de route. Il s’agit en effet d’un pilotage partenarial au sein duquel l’État a une place importante puisqu’il s’implique dans le déploiement des écoles avec pour objectif le développement du réseau, sans pour autant se substituer aux compétences et aux financements des régions ; nous tenions à le souligner.

Par ailleurs, il est primordial de faire preuve de vigilance concernant les risques de ruptures de parcours de ces jeunes. Étrangement, vous n’en faites pas état dans cette délibération, pourtant si nous pouvons bien évidemment nous réjouir du nombre de sorties positives, nous ne devons pas pour autant oublier que 40% d’entre eux ne trouvent pas de solutions après leur intégration en école de la deuxième chance. En n’y portant aucun intérêt  dans cette délibération, vous contribuez à les invisibiliser une nouvelle fois.

C’est la raison  pour laquelle notre groupe défend la nécessité de sécuriser les parcours professionnels des jeunes en offrant des parcours d’accompagnement sans coupure ni rupture, comme dirait mon collègue Daniel DARTIGOLLES. D’autant, comme il est indiqué dans la délibération, 70 870 jeunes de 16 à 25 ans demeuraient inscrits à Pôle Emploi au troisième trimestre 2022 en Nouvelle-Aquitaine. Il y a donc un réel besoin d’aller chercher un nouveau public pour cette prolongation des écoles de la deuxième chance, de même qu’une collaboration plus étroite avec les autres acteurs de l’orientation et de l’emploi serait souhaitable afin d’élargir le public de ces écoles.

Aussi, vous comprendrez aisément notre étonnement qu’il ne figure aucune mention d’une nécessaire complémentarité avec les dispositifs analogues tels que les établissements pour la réinsertion dans l’emploi, le service militaire volontaire ou les écoles de production. L’objectif similaire d’aider les jeunes à intégrer le marché du travail ou à accéder à une formation qualifiante, mais des types d’accompagnement différents et complémentaires.

Le bilan est là aussi très positif et chacun de ces dispositifs a augmenté sa capacité d’accueil au fil des années. La mise en commun des ressources est une communication collective, et une communication collective nous semble donc pertinente. Enfin, nous nous devons de souligner le succès des dispositifs étatiques en faveur de l’emploi des jeunes. À lire la délibération, il semblerait que vous l’ayez oublié ou peut-être est-ce une volonté ; quoiqu’il en soit, ces politiques doivent être elles aussi saluées. Le plan 1 jeune 1 solution, ce sont deux millions de jeunes accompagnés rien qu’en 2022.

L’aide de 6 000 euros qui a été reconduite visera un million d’apprentis. Le Contrat Engagement Jeune semble, lui aussi, sur la voie de la réussite. Sur les 170 000 bénéficiaires, 83 % indiquent avoir gagné en autonomie, et 90 % recommanderaient le programme à un proche.

In fine, le taux de chômage des jeunes ne cesserait de diminuer sous la barre de 16 % alors qu’il était à 20 % en 2019. À mesure que ces dispositifs se développent, en plus des jeunes, cela bénéficie également aux secteurs en tension vers qui ces jeunes se dirigent de plus en plus. Il est d’ailleurs regrettable qu’un tel ciblage ne soit pas évoqué au sein de la délibération.

Je vous remercie