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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

Biodiversité : « N’oublions pas toutes les structures qui jouent un rôle actif pour sa préservation »

Intervenant sur la stratégie régionale de la biodiversité, Fabien Robert a réaffirmé le soutien de notre groupe aux grandes orientations de ce texte et a défendu les améliorations proposées par Laurence Farreng par voie d’amendement.

L’un, qui défendait l’importance de la préservation de la biodiversité marine en y dédiant une fiche-action spécifique, a été adopté à l’unanimité du Conseil régional !

L’autre, qui suggérait que soient mieux prises en compte les structures qui jouent un rôle actif dans la préservation de la nature – comme les fédérations de chasse, de pêche, les fédérations pastorales, les agriculteurs et les sylviculteurs -, a donné lieu à des engagements fermes de la part de l’exécutif régional.

Notre groupe veillera bien sûr à ce que ces engagements soient tenus.


Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Fabien Robert en séance (seul le prononcé fait foi) :

Monsieur le Président, mes chers collègues, la perte de biodiversité est effarante. Un rapport récent – que tout le monde a lu – nous rappelle qu’il y a -69 % de vertébrés entre 1970 et 2018, c’est un chiffre qui nous interpelle toutes et tous et dont nous pouvons nous rendre compte dans notre quotidien. C’est la raison pour laquelle notre Groupe – Laurence FARRENG a dû partir, compte tenu des grèves, en direction du Parlement européen – est très mobilisé sur ces questions au niveau européen avec une série de mesures.

Nous avons porté une attention particulière à ce document que nous avons trouvé, sur les attentes du National, très pertinent, bien construit dans la partie rédactionnelle et sur tout le travail qui a été fait spécifiquement sur notre Région si riche en biodiversité. Nous y sommes favorables avec deux amendements et je vais revenir sur le fait que, Monsieur le Vice président, vous considérez qu’il n’a pas le pouvoir de portée réglementaire. Cela s’appelle Règlement d’intervention à la fin. Cela nous questionne, je vais y revenir.
Nous aimerions, au travers de ces deux amendements, enrichir ou insister sur différents points de ce rapport, en essayant de jouer tout d’abord la question de la complémentarité. Le premier amendement que nous avons proposé vise à inclure plus largement tous les acteurs de la biodiversité. On ne peut pas vraiment imaginer une stratégie sans les êtres humains, notamment ceux qui pratiquent la terre, ceux qui la connaissent. Il est vrai que quand on lit ce document, on trouve que les agriculteurs ou d’autres sont moins présents que ce que l’on aurait souhaité. Évidemment, il y a d’autres feuilles de route dans lesquelles ces publics sont aidés, suivis, accompagnés. On parle, dans ce cadre-là, du pastoralisme, des sylviculteurs, des pêcheurs, des chasseurs et c’est sur ce dernier mot que c’est plus délicat. Vous aviez parlé, Monsieur le Président, de désidéologiser la question de la nature dans votre conférence de presse de rentrée. Nous pensons que c’est extrêmement important d’être très factuels sur ces questions là. Nous trouvons important de nommer ces associations et de leur donner une place. Je ne vous suspecte pas du  tout de ne pas les vouloir, au contraire. D’ailleurs, un engagement oral fort de votre part nous ira, mais, pour nous, elles sont très complémentaires des associations de protection de la nature. Elles sont, à ce titre, un agrément d’association de protection de la nature. Pour nous, cela doit se jouer ensemble et c’est extrêmement important pour des territoires ruraux. On sait le rôle que jouent ces personnes dans l’entretien des zones humides notamment. D’ailleurs, le Code de l’environnement leur attribue un rôle très précis, notamment aux chasseurs sur la question de la prolifération d’un certain nombre d’espèces qui menacent aujourd’hui l’équilibre de l’être humain. Je pense évidemment à une problématique très forte chez nous qui est le sanglier dans le Médoc – ou ailleurs, il y en a dans toute la Région – qui nous pose de vrais problèmes, de vraies difficultés. Je regrette qu’il ne soit pas là, sinon je lui aurais dit très gentiment, je ne peux pas tout à fait laisser passer ce qu’a dit Nicolas THIERRY – vous lui direz sans doute – sur cette question de réguler ces populations de sangliers. Il était face à notre collègue, Henri SABAROT, derrière et il a dit « Il y a une période de transition, les chasseurs vont chasser, mais ensuite le lynx et le loup résoudront le problème ». Je pense, mes chers collègues, que même le mélange des deux n’est pas réaliste. On a besoin des chasseurs. On va même aller plus loin.

Aujourd’hui, les communes n’ont plus assez de chasseurs, elles vont payer des sociétés privées parce que
ces populations vont détruire intensément, au plus près de l’habitat humain, et poser des difficultés. C’est une réalité. Je cite des faits et je ne pense pas que le loup et le lynx, qui n’étaient pas très présents dans notre région suffisent – et s’ils l’avaient été, c’était l’époque où il y avait des forêts et des châteaux forts. Aujourd’hui, on parle de lotissements, d’écoles. Je ne sais pas ce qui fera plus d’accidents à l’arrivée.
Je trouve donc que ce n’est pas très réaliste. Il faut être honnête et reconnaître qu’ils ont un rôle à jouer, un rôle durable sur ces questions. En tout cas, ici, une mission de service public leur est conférée. D’ailleurs, s’ils ne l’exercent pas, cela posera de graves problèmes. Je crois qu’il faut le dire très simplement et nous aimerions avoir un engagement sur le rôle que l’on va permettre d’avoir à ces associations dans la préservation de l’équilibre dans notre nature.
Deuxième amendement, nous vous proposons de mettre une fiche-action et d’être plus présents sur la question des océans et de la biodiversité marine. C’est extrêmement important pour nous. C’est cité, nous le renforçons avec cette fiche, sans altérer la volonté, au contraire. Rappelons que nous avons 900 km de littoral et que la stratégie nationale de la biodiversité met en avant les océans et les mers comme des cibles prioritaires – cela a été évoqué. Je ne veux pas entrer dans les détails, il est déjà tard, mais je pense que vous comprenez le sens de ce deuxième amendement.

Une remarque plus générale, vous avez dit, mon cher collègue, pas de portée réglementaire. Il est écrit Règlement d’intervention. Nous vous avons un peu alerté lors de la préparation de la séance parce que, malgré le caractère Règlement d’intervention, il y a peu de plafonds, peu de planchers, peu de sommes, peu de pourcentages qui nous permettent de délibérer. Il y en a quelques-uns, mais globalement cela ne ressemble pas au Règlement d’intervention que l’on a l’habitude de passer ici. Je crois d’ailleurs que le CESER s’en est aussi ému. Nous ne voudrions pas qu’adopter cette feuille de route aujourd’hui permette ensuite d’avoir un cadre un peu flou et notamment voir de multiples demandes de financements arriver de toutes parts et que l’on soit en difficulté au final. Je ne comprends pas pourquoi l’on n’a pas été plus précis ou alors ce n’est pas un Règlement d’intervention et, dans ce cas, c’est un autre débat, notamment sur les règles sur les réserves naturelles régionales qui sont très claires, mais il y a plein d’autres endroits où nous n’avons pas cela. Nous vous demandons donc pourquoi. Est-ce que l’on peut retravailler cette partie-là ? Pour nous, c’est extrêmement important parce qu’il n’y a pas de volonté sans actes et sans engagements.

Merci de votre écoute