« L’action de Cap métiers doit se recentrer sur le présentiel et la rencontre avec les publics partout en Nouvelle-Aquitaine »
Lors du débat sur la Convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens 2023-2025 avec Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine, Elodie Bourrel a souligné l’importance d’une telle structure mais a regretté le manque d’actions en faveur des territoires.
L’élue landaise en a profité pour souligné le manque d’ambition de cette convention en ce qui concerne l’évaluation des dispositifs.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention d’Elodie Bourrel (seul le prononcé fait foi) :
Cher Président, mes chers collègues,
Je tiens au nom du groupe Centre Indépendants à saluer l’existence de l’AROFE dont les missions d’information et d’accompagnement sont essentielles. Force est de constater que la plateforme Rafael tient ses promesses et constitue une source ô combien utile pour les actifs en recherche d’orientation. Après lecture de cette nouvelle convention, un article nous interpelle tout particulièrement : celui du suivi et de l’évaluation. C’est l’occasion pour nous de rappeler, Monsieur le Président, notre attachement à la culture de l’évaluation et notre souhait de voir se développer davantage cette pratique pour les dispositifs emploi et formation. Nous nous réjouissons donc de la place qu’elle occupe dans cette délibération.
Néanmoins, il y a certains points sur lesquels nous aimerions revenir. L’évaluation dont il est question dans cette convention prend en compte une majorité de données quantifiables telles que le nombre de personnes informées, de contrats proposés, de candidats, etc. Ces informations, aussi pertinentes soient-elles, ne sont pas suffisantes pour évaluer le plus justement possible la réalisation des objectifs. Nous nous étonnons de l’absence de deux indicateurs non négligeables : le taux de satisfaction des usagers et le nombre de formations effectuées par les personnes passées par l’AROFE.
Tout cela est un peu trop généraliste.
En réalité, c’est en discutant avec les concernés, en recueillant leur ressenti au sein du focus groupe que l’on peut juger de la pertinence des dispositifs. C’est d’ailleurs eux qui seront les plus à même par la suite, de faire des recommandations et ainsi, d’améliorer le programme. Sans ces données des plus essentielles, Cap Métiers ne sera pas en mesure d’adapter son offre et de rendre plus performants encore ses outils.
Enfin, une autre donnée importante n’apparaît pas : le taux de transformation. Ce dernier détermine le taux de personnes ayant accédé à une formation après avoir utilisé l’un des outils ou après avoir été conseillées par Cap Métiers. Il s’agit pourtant probablement de l’indicateur le plus révélateur des effets de cette politique régionale en faveur de l’accès à la formation. La mise en place en septembre de HUB AGORA est à notre sens l’occasion de
déterminer le nombre de personnes qui vont au bout du dispositif et qui accèdent à une
formation.
Enfin, nous n’allons pas insister davantage sur la nécessité d’une évaluation transparente
puisque mon collègue Daniel d’ARTIGOLLES s’est déjà chargé, dans un courrier en date du
3 février, d’interroger Madame la Vice-présidente sur l’accès aux résultats des évaluations
pour les membres de la Commission.
En somme, cette convention manque un peu d’ambition. Les chiffres sont connus : 700 personnes accueillies individuellement et annuellement. Très bien. Mais pour cette nouvelle convention, il faut voir plus haut. La Région doit désormais se doter d’un processus d’évaluation à la hauteur des enjeux actuels concernant la formation et l’orientation. Par ailleurs, si les différents outils dématérialisés mis en place par l’AROFE semblent opérationnels, nous ne devons pas pour autant oublier l’offre en présentiel. Certaines personnes ne disposent pas d’un accès à internet ou rencontrent des difficultés pour l’utiliser. Comme le préconise France Travail, il faut aller vers les publics isolés au cœur de nos territoires. Le Cap Métiers Tour gagnerait à se développer davantage. Vous ne le mentionnez que très peu dans cette convention, mais cet outil itinérant est précieux. En plus de le développer, vous devez accentuer la communication et la promotion au sein des structures partenaires. Un maximum de communes doit être concerné, en particulier celles les plus éloignées des grandes villes et qui ne disposent pas de structures à proximité. Nul doute que si l’évaluation s’intéressait au taux de satisfaction des concernés comme nous le demandons, elle aurait révélé l’impact positif que les événements en présentiel ont sur eux. Qui préfère découvrir des métiers derrière un écran ? L’action de Cap Métiers doit se recentrer sur le présentiel et la rencontre avec les publics partout en Nouvelle-Aquitaine.
Nous regrettons que cette prise en compte des territoires via l’organisation d’événements ne soit pas le cœur de cette délibération et de cette convention.