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Tribune d'expression des groupes politiques de la Région Nouvelle-Aquitaine

« Le train est le mode de transport le plus propre, le plus populaire et le plus capacitaire ! »

En guise de propos introductif à la séance plénière, Fabien Robert est intervenu pour réaffirmer le soutien du groupe Centre et Indépendants au Grand Projet du Sud-Ouest.

Le Président du groupe Centre et Indépendants a dénoncé la campagne de désinformation sur le sujet et a rappelé la négociation à venir État-Région -Collectivités, sur le CPER notamment. Le groupe Centre et Indépendants veillera à ce que les intercommunalités soient entendues par la Région et  par la SNCF.


Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Fabien ROBERT (seul le prononcé fait foi) :

Monsieur le Président, mes chers collègues

Nous nous associons, évidemment, au nom du groupe Centre Indépendant, aux hommages que vous avez rendus ce matin face aux atrocités, qu’elles soient passées ou présentes.
Après la crise sanitaire et l’inflation, je crois qu’on considère et qu’on peut dire sans mal que les transports et la santé, qui sont un peu les  deux sujets de cette plénière, sont des sujets prioritaires pour les Français. Ce sont des sujets liés entre eux puisque les émissions de CO2 viennent à la fois grever notre santé et ont des conséquences sur nos mobilités. Avant d’entrer dans le vif du sujet tout de même, une petite réaction à l’incident de ce matin.

Certains lanceurs d’alerte ont contribué à éveiller les consciences. Ils sont d’ailleurs protégés par la loi. Mais je crois que la lutte contre le réchauffement climatique, la lutte pour le climat ne doit pas se transformer en climat de lutte ou en occupation de nos assemblées démocratiquement élues. Je regrette que nos collègues écologistes aient cautionné ce moment par leurs applaudissements. Je voudrais répondre à ces jeunes militants parce qu’ils veulent parler. Ils veulent dialoguer. Il y a deux manières d’empêcher le débat : ne pas pouvoir prendre la parole ou bien la prendre tout le temps sans ordre et sans règle. Vous voulez vous exprimer ? Chiche ! Présentez-vous aux élections et vous aurez votre place légitime dans cet hémicycle.

Premier sujet qui occupe notre plénière, ce sont les transports. On ne peut pas ne pas dire que, le 24 février 2023, le Conseil d’Orientation des Infrastructures a rendu un rapport qui préconise une véritable planification écologique, dans tous les domaines : ferroviaire, routes (modernisation du réseau notamment), logistique également (comment massifier et comment organiser le dernier kilomètre). À regret peut-être, l’aérien est peu abordé. Thalès vient d’annoncer 12 000 créations de postes dont plus de 5 000 en France. Ce qui nous montre bien aussi l’intérêt de ce domaine. Le COI est un organe consultatif. Mais la réponse de l’État est extrêmement volontariste, puisque c’est un plan de 100 milliards d’ici 2040 qui est annoncé. C’est plus 50 % par rapport au cadrage actuel. Évidemment, le projet GPSO est évoqué. Je crois que le rapport a donné lieu quand même à quelque lecture partiale, notamment que les experts auraient tout à fait renoncé et décrié ce projet. Aucune des trois hypothèses du rapport, aucune ligne du rapport ne remet en cause GPSO. Aucune, sans exception. Il y a même en réalité, page 111, cette phrase : « Dans les scénarios de planification écologique, priorité aux infrastructures. Ils sont inscrits au plus vite. » Par ailleurs, il y a même des calendriers de réalisation qui sont proposés. Bref,  aucune des lignes de ce rapport ne remet en cause GPSO. Évidemment, car personne au sein du Conseil d’Orientation des Infrastructures ne veut que notre Région soit une voie de garage. Personne au sein de ce conseil n’ignore que rénover uniquement la ligne actuelle, c’est plus de 100 passages à niveau, c’est des courbes à reprendre, c’est des habitations à proximité, c’est une ligne qui sera engloutie dans le sud de la région par la submersion marine. À terme, on le sait, c’est écrit dans les documents d’urbanisme. Bref, ça ne fonctionne pas. En réalité, l’argument le plus absurde peut-être que l’on puisse entendre en ce moment est celui qui consiste à opposer le train du quotidien avec le TGV. Allez voir quelqu’un qui prend le train une fois par semaine pour faire Bordeaux-Paris, qui fait un allerretour toutes les semaines, c’est bien un train du quotidien pour lui. Ça continuera de le rester demain. Je crois que nous avons un Conseil d’Orientation des Infrastructures qui comprend et connaît l’intérêt de ce projet pour notre région.

Malgré cela, il y a une puissante campagne de désinformation. C’est pour moi l’occasion ici de le redire notamment à un certain nombre de membres de la NUPES, puisqu’il s’agit beaucoup des Écologistes, mais aussi du président socialiste du Département, cela a été rappelé. J’ai d’ailleurs ici une photo du maire de Bordeaux posant derrière un panneau sur lequel il est écrit « On n’a plus un rond et on annule le projet ». C’est digne d’un zadiste mais peut-être pas du premier magistrat de la commune. En tout cas, cela ne sert pas la qualité du débat démocratique. Un argument qui mérite, sans doute, que l’on s’y arrête un petit peu plus, et les débats que l’on peut avoir, parce que tout projet mérite débat. On peut parler du financement et on peut parler du calendrier. Les deux étant liés. Le COI émet trois scénarios. L’un aurait ralenti le projet, l’autre le maintien, le troisième l’aurait amélioré, l’aurait accéléré. On peut toujours regretter et être vigilant sur le fait qu’il ne soit pas accéléré notamment pour le sud Gironde de Dax. Mais on peut aussi solliciter que des solutions soient proposées. La société de projet a proposé des solutions sur le portage financier pour essayer d’accélérer malgré tout le projet.
On peut aussi débattre du plan de financement et de son acceptation sociale. Je ne connais pas d’impôts ou de taxes qui soient populaires. En France aujourd’hui, il suffit de dire « moins de taxes » pour se faire applaudir. C’est facile. Mais l’honnêteté oblige tout de même de rappeler que la taxe dont nous parlons est en moyenne inférieure à 10 €, retire au plus 10 €. Elle est à comparer aux augmentations d’impôt qui peuvent exister dans certaines communes en ce moment. Pardon, je ne connais que la mienne, je ne parlerai que de la mienne : + 4,53 %. Elle est aussi à comparer au coût social et économique que représente l’absence de transports performants aujourd’hui pour certains territoires. En tout cas, quand on parle finances, il faut être compris. Plus généralement, c’est tout le modèle économique des transports dans notre pays qui doit être revu et le COI en parle parfaitement.
Et puis on peut parler de la gouvernance. Là encore je cite : « Améliorer notamment en utilisant plus activement les outils prévus par la loi LOM, la gouvernance entre les collectivités et les différentes échelles de territoire. » Oui, nous devons progresser pour que les territoires soient mieux entendus. La future négociation entre l’État, la Région et les collectivités donnera lieu à beaucoup de vigilance de notre part, Président, pour que les demandes soient entendues. Je pense que, dans certains territoires parfois, la SNCF ne sert pas la cause. Quand elle a enlevé des fréquences Tours-Bordeaux, cela n’a pas aidé au projet de ligne à grande vitesse. Vous l’aurez compris, pour nous GPSO, c’est un sujet majeur.
Deuxième sujet important de cette plénière, c’est la feuille de route santé. Sur la forme, nous nous interrogeons toujours en voyant l’accumulation des feuilles de route. Cette feuille de route est reliée à d’autres feuilles de route et elle débouchera elle-même sur des feuilles de route automatiques. Le tout sans budget, sans calendrier, sans indicateurs. Ce qui rend assez impossible l’évaluation de la politique publique. Nous le regrettons parce que, pour nous, il est difficile de nous rendre compte de l’exécution des tâches. Sur le fond, cette feuille de route intervient dans un contexte particulier. On l’a entendu ce matin : l’évolution des risques, l’épuisement de notre système de soin et des soignants, la fragilité du financement et le manque de professionnels. Pour agir, il fallait d’abord prendre une mesure : c’était supprimer le numerus clausus.

Cette mesure a été enfin prise par l’État et elle est source de bonnes nouvelles, mais il faut attendre puisque, pour former un médecin, il faut dix ans. En attendant, il faut organiser le temps de travail, il faut revoir la répartition des tâches. Bref, il faut parler « formation ». Nous voudrions, Président, regretter que ce document n’aborde pas tout de suite et avec beaucoup plus de force, la formation en analyse. C’est le cœur de compétence de la Région. Ce matin, c’était passionnant. Mais en réalité, ce qui nous intéresse ici, ce sont nos compétences. On n’est pas une province canadienne avec beaucoup d’indépendance ni un Lander allemand, Président. Je sais que parfois vous le regrettez. On reviendra sur la formation dans le débat en vous proposant un amendement pour qu’il y ait plus de personnel dans nos territoires.

Deuxièmement, l’aménagement du territoire, justement. Mais on tenait à mieux soutenir de notre point de vue les initiatives des intercommunalités, pour la plupart. Et puis une meilleure prise en charge également des personnes âgées avec plus d’autorisation à discuter avec l’ARS. Bref, nous vous attendions plus sur les compétences au cœur de la Région et sur la gouvernance. Nous sommes un peu surpris que la Région n’agisse pas plus en partenariat. Nous présenterons un amendement dans ce sens. On parle d’une seule santé, mais la santé est une compétence partagée. Il faut forcément entrer en dialogue, notamment avec les élus locaux. Ce qui, pour nous, est insuffisamment le cas. Voilà ce que nous vous présenterons sur cette feuille de route santé. En fonction des amendements que nous avons déposés, nous verrons quel sera notre vote.

En tout cas, je salue Madame la Vice-Présidente, le travail avec les minorités qui a été mené, la qualité du document qui est présenté. J’ai pointé les manques. Je pense néanmoins que c’est un document qui rassemble toute une série d’éléments de qualité, même s’ils sont éloignés parfois des compétences de la Région.

Je voudrais, sur ce sujet de la santé, regretter ou trouver paradoxal que le groupe Rassemblement National propose une motion pour supprimer les ZFE qui causent dans la métropole qui est la mienne, Bordeaux, 600 morts par an. La pollution cause 600 morts par an. Le  jour où on présente une feuille de route santé, il fallait oser quand même ! C’est assez paradoxal. Non pas que les ZFE soient des sujets faciles. Il faut des plans d’accompagnement. Mais on peut moins polluer sans exclure, à condition, et c’est ce qu’il va se passer, de mettre en place une ZFE réelle.

Je ne sais pas comment vous pouvez demander son retrait, elle n’a même pas été votée par la métropole. Personne n’en connaît exactement les modalités. Enfin la science, rien que la science, toute la science. C’était pour extrapoler le propos de Gilles BŒUF ce matin. Chers collègues écologistes, pardonnez-moi mais la motion ou l’amendement que vous allez présenter sur le contact avec la nature nous pose gravement question. Bien sûr, pour le bien-être personnel, la nature est précieuse et j’atteste personnellement des propriétés médicinales de certaines plantes, bien sûr. Mais le contact avec la nature entraîne notamment une baisse de la pression artérielle et du cortisol, ça,
c’est démenti par toute la science médicale que j’ai pu trouver. Toute, sans exception. Par ailleurs, la sylvothérapie est une parascience qui donne lieu à énormément d’escroqueries. Je crois que notre devoir est de rester sur des sujets scientifiques dans un domaine aussi important que la santé.
Enfin Président, je termine. Nous déposons une motion car les politiques régionales ne doivent pas nous faire oublier la marche du monde. Nous vous proposons, à l’image de la ville de Libourne d’ailleurs, qui a noué un partenariat avec une ville ukrainienne, que notre Région se tourne vers une région-sœur ukrainienne.
Merci de votre attention