SRDEII : « Faisons de l’économie bleue une filière à part entière »
À l’occasion du débat sur le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), Christian Devèze a défendu un amendement pour que l’économie bleue fasse l’objet d’une filière à part entière.
Il s’agit, pour l’élu régional, de prendre en compte tout son potentiel d’innovation, de recherche et développement et de création d’emplois, notamment en misant davantage sur les infrastructures portuaires.
Cet amendement a été adopté par le Conseil régional.
Retrouvez l’intervention de Christian Devèze en séance (seul le prononcé fait foi) :
Il me revient de présenter cet amendement. Je vais faire vite puisqu’effectivement, il est relatif à l’économie bleue et j’ai bien compris que c’était le dernier échange que vous avez eu avec Pascale, je ne veux donc pas rajouter de la houle dans les ports de la façade atlantique.
Vous le savez, ce n’est pas une nouveauté pour les centristes que de se soucier de ce sujet. Cela me permet d’ailleurs de passer un clin d’œil amical à mon ami Michel VEUNAC qui a présenté plusieurs sujets sous l’ancienne mandature et d’ailleurs, dès 2019, une motion sur ces énergies marines avait été présentée. L’océan, vous le savez, est un enjeu d’avenir de plus en plus important pour la Nouvelle-Aquitaine. Nous sommes une région maritime. Nous ne retrouvons pas l’économie bleue comme filière à part entière dans le texte, si ce n’est quelques allusions à travers la gestion des ressources en page 70, ou sur le biomimétisme en page 79. Nous le regrettons. Nous aurions apprécié avoir une filière pleine et entière de l’économie bleue clairement identifiée dans ce schéma directeur.
Ce regret est d’autant plus justifié que dans le bilan 2017-2020 de l’ancien schéma, un focus était réalisé sur la croissance bleue où il était indiqué que les aides aux activités maritimes ne représentent qu’1 % de celles votées sur les thématiques sectorielles et filières, alors que dans le même temps, l’OCDE nous rappelle de manière constante que les océans contribueront au PIB mondial à hauteur de 3 000 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Cette déception est d’autant plus forte que la Région, dans un rapport intitulé « Partageant l’ambition océan », laissait naître bien des espoirs. En outre, la Région Nouvelle-Aquitaine avait également co-signé un document « Un océan de solutions » remis au Président de la République lors du G7 à Biarritz en août 2019. Ce nouveau schéma donnait l’occasion de corriger le tir : il n’en est rien.
D’autres Régions ont été plus entreprenantes sur le sujet : je pense notamment aux Pays de la Loire qui ont identifié dans leur nouveau schéma économique les filières émergentes de la croissance bleue. Le précédent schéma de la Région Occitanie prévoyait un plan littoral très complet, avec la volonté affichée dès 2016 de profiter de la croissance maritime.
Oui, cette filière aurait mérité a minima d’avoir une fiche annexe dédiée afin d’y voir plus clair dans les intentions de la Région en la matière.
Nous proposons donc de corriger cet écueil par l’ajout d’un paragraphe tel que proposé par notre amendement. Celui-ci présente également un deuxième volet puisqu’il n’y a pas de stratégie pour la croissance bleue sans des infrastructures portuaires au centre de ladite stratégie. On trouve une fiche annexe sur la pêche, une autre sur les industries nautiques et navales, certes, mais nous ne retrouvons dans le texte qu’une forte dimension logistique des infrastructures portuaires. Or, c’est bien plus que cela et la délibération n°17 qui concerne le port de Bayonne en est la preuve. Un port qui est un écosystème, autour duquel nous avons des politiques à mener, notamment en matière d’activité économique et d’aménagement foncier. Je présume que Mathieu BERGÉ ne me contredira pas.
Soulignons aussi le rôle majeur de nos ports pour la transition écologique et énergétique et là, revenons à celui de Bordeaux qui est actif sur le sujet avec une ambition forte d’hydrogène vert.
Le schéma des Pays de la Loire, lui aussi, fait apparaître une volonté de construire le port du futur. L’ambition y est importante pour 100 kilomètres de littoral. Nous en avons 9 fois plus.
Voilà l’objet de ce double amendement : corriger ces 2 lacunes qui sont intimement dépendantes puisque les ports sont aussi au centre de cette économie bleue dont nous souhaitons qu’une place plus ambitieuse y soit consacrée dans ce schéma.
Je vous remercie.